Si en Thaïlande, la plongée sous-marine vient d’être interdite sur plusieurs sites afin de laisser le temps aux coraux de récupérer, l’activité n’est pas forcément nuisible aux fonds marins. Selon leur attitude et leur implication, les plongeurs peuvent même être à la pointe de la conservation marine. Des organismes tels que Project Aware et Green Fins conseillent les plongeurs sur les comportements à adopter pour réduire leur impact ou même le rendre positif. Petit tour d’horizon.
Le plongeur : un touriste irresponsable ou un amoureux des océans ?
Les plongeurs pâtissent souvent d’une image de touristes irresponsables qui émettent du CO2 pour se rendre en avion sur des sites de plongée lointains, jettent les ancres sur les herbiers ou récifs coralliens, consomment du carburant diesel pour atteindre les meilleurs spots, font des dégâts avec leurs palmages intempestifs, pillent les sites archéologiques ou remontent des espèces protégées à la surface…
Pourtant, les plongées offrent un accès unique à un univers incroyablement beau que l’on découvre en plus en apesanteur, ajoutant une note « magique » à cette activité subaquatique passionnante. Aussi, nombre de pratiquants sont-ils immédiatement sensibilisés à la beauté des fonds marins et de leurs habitants et à l’envie de les protéger. La plupart des novices sont plus préoccupés à juste titre par le bon déroulement de l’immersion et par leur sécurité que par la protection de l’environnement magique dans lequel ils évoluent et n’ont parfois pas conscience de leur impact négatif sur l’écosystème marin. D’où l’importance de bien choisir les centres de plongée et les encadrants, ainsi que les plongeurs accompagnants ou « binômes » qui vont vous orienter et vous accompagner sous l’eau. L’idéal étant naturellement de sélectionner des structure ou des guides qui sont impliqués dans la conservation des océans et qui sont affiliés à des ONG environnementales telles que Green Fins ou Project Aware.
Green Fins et Project Aware des organismes fiables pour inciter les plongeurs à réduire leur impacts sous l’eau
Green Fins est une organisation sponsorisée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) qui encourage les centres de plongée et les opérateurs d’apnée et de randonnées en palmes, masque et tuba, les communautés locales et les gouvernements à travailler ensemble pour réduire leurs impacts environnementaux.
Quant à Project AWARE Foundation, qui appartient à PADI, le premier organisme de certification de plongée au monde, il rassemble un nombre croissant de plongeurs qui protègent les océans en partageant leurs expériences et en conseillant les plongeurs. En voici quelques uns :
Plongez local dans la mesure du possible, privilégiez les mouillages et évitez de jetter l’ancre sur des herbiers ou des récifs coraliens ; il existe une application DONIA qui permet aux plaisanciers méditerranéens de choisir le site idéal via des cartes 3D détaillées des fonds marins qui apparaissent sur l’écran en temps réel!
Des associations telles que Longitude 181 Nature incitent les centres membres Ambassadeurs à adopter une charte de pratique environnementale et les entraînent à prendre des actions comme l’organisation de nettoyages de fonds marins. L’adhésion à des organismes comme DAN Europe est également recommandé pour assurer sa sécurité dans n’importe quel océan et pays de la planète et participer à améliorer les recherches en matière de médecine hyperbare et donc la sécurité globale des plongeurs.
Nul plongeur n’est censé ignorer les impacts qu’il cause sous l’eau
Lire aussi :
- Plongées d’exception à Rangiroa aux Tuamotu avec Yves Lefèvre et avec le centre de plongée Six Passengers
- Plongez au coeur de la réserve marine de la Soufrière de Ste Lucie
- Plongez dans la réserve marine du Doubtful Sound en Nouvelle-Zélande
- Le Centre Internal de Plongée des Glénan
Apprenez à contrôler votre flottabilité et votre palmage afin de limiter les dégâts telle que la casse de branches de coraux ou de gorgones qui ont mis des années à se construire… La plupart du temps, il s’agit d’incidents dont le plongeur ne se rend pas forcément compte de la nocivité mais qui ont un réel impact surtout quand ils sont multipliés à longueur de journée tel que le soulèvement de sédiments qui recouvrent les petits habitats comme les coraux et réduisent l’efficacité de la photosynthèse du corail qui peut l’amener à mourir. Il peut aussi conduire à déplacer de petits animaux ou à augmenter les chances de prédation d’autres plus gros. Aucun comportement sous l’eau n’est innocent et nul plongeur n’est censé ignorer les impacts qu’il cause autour de lui. Dans le même esprit, le port des gants est déconseillé dans la mesure où cela incite l’utilisateur à toucher la faune et flore qu’il est strictement conseillée de toucher avec les yeux , d’où l’adage « Prenez seulement des photos et ne laissez que vos bulles derrière vous !«
La responsabilité des plongeurs se prolonge à la surface où ils peuvent s’impliquer auprès d’organismes pour les soutenir en faveur de la préservation de telle espèce, ou tel écosystème, et se documenter pour apprendre à mieux les connaîtrer pour mieux les apprécier lors de prochaines plongées. Les amateurs de poissons et de fruits de mer ont également la possibilité de faire les bons choix pour prévilégier les produits consommés en fonction des saisons, de l’état de santé des stocks et des espèces protégées ou non…
Sources : Treehugger / EnezGreen
Lire aussi: plongée sous-marine le b.a.ba de l’apprentissage »